On peut dire que la hernie discale est le fléau du siècle. Alors qu’avant les gens bougeaient beaucoup en raison du travail d’agriculture, aujourd’hui avec les fonctions bureautiques, on passe son temps assis sur une chaise à ne pas bouger.
D’ailleurs, même pour se déplacer jusqu’à la boulangerie au coin de la rue, on prend la voiture. Il est donc tout à fait normal que notre dos en souffre de ce mode de vie à la fois sédentaire et très stressant.
En allant chez le médecin parce qu’on n’arrive plus à bouger son dos, le verdict tombe : une hernie discale. On ne comprend pas trop ce que c’est hormis le fait que ça fait vachement mal et qu’aucune position ne peut soulager ça. Alors…
Une hernie discale, c’est quoi ?
Comme pour chaque maladie, la comprendre fait partie du processus de guérison. D’ailleurs, si l’on comprend ce que c’est, on peut même éviter ce problème et faire tout afin de ne pas en souffrir. Mais, avant de parler de la hernie discale, il faut une petite leçon d’anatomie.
Du normal…
Pour ceux qui ont raté les cours de science, le dos ou plutôt la colonne vertébrale est constituée de vertèbres à travers desquels passent des nerfs et la moelle épinière. Ces disques sont séparés par des disques intervertébraux constitués d’un anneau fibreux renfermant un noyau gélatineux.
Cette colonne vertébrale ou rachis contient en tout 33 vertèbres. Ces 33 vertèbres sont rassemblées en 4 portions. Il y a d’abord le rachis cervical et ses 7 cervicales, le rachis dorsal et ses 12 dorsales, le rachis lombaire et ses 5 lombaires et enfin le rachis sacrée ou sacrum et ses 5 sacrées.
En bas, on retrouve le coccyx et ses vertèbres coccygiennes. La mobilité ne concerne que 24 vertèbres et c’est grâces aux disques intervertébraux qui les séparent qu’on peut bouger mais qu’on peut aussi avoir des hernies discales.
Il y a aussi des apophyses et des ligaments. Mais, en ce qui concerne la hernie discale, il n’y a que les disques intervertébraux qui content et qui en sont responsables.
… au pathologique
Justement, c’est au niveau des disques intervertébraux que ça se passe. L’anneau fibreux est généralement rompu ou lésé et le noyau gélatineux sort. C’est pour cette raison qu’on appelle la hernie discale par les deux vertèbres qui l’entourent. La plus connue étant la L4-L5 et qui se trouve en bas du dos.
Le problème ce n’est pas le noyau gélatineux en lui-même. D’ailleurs, quand il ne touche aucune autre structure anatomique, on ne remarque même pas la différence et on ne ressent rien. Mais, comme le rachis est un passage pour la plupart des nerfs des membres inférieurs, c’est eux qui se manifestent.
Ce qu’il se passe, c’est que le noyau comprime les nerfs et rend la transmission nerveuse impossible. De plus, ces nerfs sont sensitifs. Du coup, dès qu’il y a compression il y a aussi douleurs.
Ce noyau en question ne sort pas « naturellement ». On parle tout de même d’un phénomène pathologique. Ce noyau grandit suite à une inflammation. Cette inflammation peut avoir différentes sources mais surtout la sédentarité et le manque de musculation du dos. On dirait qu’il est juste un peu rouillé.
Les traitements possibles
Ce n’est tout de même pas une maladie récente ou incurable. Le traitement des hernies discales est multidisciplinaire. Ce n’est pas de l’essor de l’orthopédiste seulement et il faut une prise en charge complète afin de ne plus en souffrir.
Du plus radical…
Si on a décidé de vous en parler au début c’est parce que ce n’est pas aussi répandu que ça. En fait, seulement 10 à 15% des patients souffrant d’une hernie discale subissent la chirurgie. Ce traitement est réservé aux cas les plus avancés.
La chirurgie n’est pas anodine et le rétablissement peut être long avec la possibilité de perdre sa mobilité. Donc, elle n’est pas à prendre à la légère et le rapport bénéfices/risques doit être très avantageux pour passer au bistouri.
Elle consiste à enlever la partie de trop, à faire un petit curage et à libérer les nerfs, en bref.
Au moins invasif !
Pour l’approche médicamenteuse qui est toujours adopté en premier recours, on agit surtout sur les symptômes. Vu qu’elle n’est ni d’origine virale, ni bactérienne, c’est tout ce qu’on peut faire.
Généralement, on espère une évolution favorable de la hernie discale par elle-même. Mais, pour améliorer la qualité de vie du patient, on a recours à des antalgiques puissants vu que les antalgiques habituels sont inefficaces face à un trouble qui touche quand même les nerfs.
On prend aussi des anti-inflammatoires pour diminuer le processus d’inflammation et soulager un peu le patient.
Mais, ce qui marche surtout c’est la musculation du dos. Il est vrai que pendant les crises il est hors de question de bouger. Mais, après il faut agir. On peut aussi se fier aux kinésithérapeutes.
L’infiltration pour hernie discale, c’est quoi au juste ?
Il existe un traitement de plus en plus répandu et qui donne des résultats incroyables en évitant la chirurgie. C’est l’infiltration pour hernie discale. Alors, pour être clairs dès le début, ce n’est qu’un traitement symptomatique aussi et qui ne vise pas à traiter radicalement le problème.
On infiltre pourquoi ?
L’infiltration n’étant pas un geste anodin et sans complications possibles, on la réserve aux cas les plus graves. Généralement, on commence par essayer différents antalgiques de plus en plus intenses. On passe même par des morphiniques. Ce n’est que quand rien ne marche qu’on tente les infiltrations.
On infiltre quoi ?
Contrairement à ce qu’on le pense, logiquement, on n’infiltre pas des antalgiques. C’est vrai que ça va agir sur la douleur, mais on infiltre des corticoïdes. Ces derniers ont pour but de diminuer, voire abolir, l’inflammation à l’origine de cette compression des nerfs.
Toutefois, on infiltre quand même des opiacés, qui sont des morphiniques pour être plus simple. Ces médicaments ont pour but de diminuer la douleur mais ce n’est que momentané, le temps que la cortisone agisse.
On infiltre comment ?
L’infiltration, même si ce n’est pas de la chirurgie, se passe dans un environnement stérile. Comme pour chaque acte médical pratiqué sur des os, il faut faire très attention aux infections. C’est par un cathéter que ça se passe.
Réellement et plus simplement, on vous met sur une table d’opération, en position assise ou couchée latérale, en courbant le dos. On procède alors à une stérilisation de la zone par de la Bétadine et on met des champs stériles.
Le médecin procède alors à une anesthésie locale afin que vous ne ressentiez pas la douleur de l’aiguille et introduit ensuite cette dernière, qu’on appelle cathéter. Le guide d’abord, qui est l’aiguille, puis le cathéter, en plastique est mis en place. On injecte alors les produits et on enlève tout.
On infiltre où ?
L’infiltration se passe dans la zone touchée par la hernie. On peut pratiquer l’infiltration au niveau cervical. Mais, cette dernière est moins efficace que l’infiltration lombaire. Cette dernière peut être assez douloureuse d’autant plus qu’on se rapproche de la zone affectée.
Les questions pratiques concernant l’infiltration
Comme on n’est pas des professionnels de la médecine et plus précisément des orthopédistes, il y a quelques questions qui reviennent assez souvent. On aimerait toujours en savoir plus.
Ça se passe où ?
Généralement, c’est dans un bloc opératoire que ça se passe. Toutefois, on peut la pratiquer en ambulatoire, c’est-à-dire dans le cabinet du médecin s’il est équipé pour. Dans tous les cas, c’est un environnement stérile qu’on cherche pour pratiquer cet acte invasif.
Ça fait mal ?
Oui et non. Le moindre mouvement dans le cas d’une hernie discale au stade des infiltrations est extrêmement douloureux. Alors, rien que pour l’installation, ça fait mal.
Pour le geste en lui-même, on pratique une anesthésie locale. Ceci dit, elle diminue certes la douleur mais ne l’abolie pas. A l’introduction du cathéter, on peut ressentir une petite décharge électrique et une douleur. Ceci dit, il faut garder l’immobilité. Ce qui n’est pas évident.
Ça agit ?
Les résultats sont spectaculaires après cette petite intervention. Ceci dit, pour certaines personnes, ce n’est pas aussi efficace qu’on ne le souhaite. Il faut toutefois garder à l’esprit que ce n’est pas parce que ça n’agit plus que ce n’était pas efficace.
Dans certain cas, le traitement agit pendant quelques jours et les douleurs reviennent de plus belles. Ce n’est pas que l’intervention n’était pas fructueuse, mais c’est ce qu’on appelle une hernie récalcitrante. Ça veut dire, qu’elle persiste et revient.
Ça reste quand même une alternative à la chirurgie qui n’a pas toujours donné de bons résultats. Le rapport bénéfices/risques est meilleur pour l’infiltration que pour la chirurgie qui peut avoir des conséquences désastreuses.
Quelles complications possibles ?
Comme chaque intervention, il y a des complications à prendre en compte. En premier lieu, arrive l’infection du site. L’inefficacité du traitement n’est pas vraiment une complication mais plutôt un échec de traitement.
Il existe aussi d’autres complications possibles comme la paralysie suite à une lésion d’un nerf. Mais, ça reste assez rare puisque les médecins sont de plus en plus compétents et que cette intervention n’est pas si récente que ça.